Homélie du 5ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 25 avril 2021Sur les chemins de notre humanité sauvée,
écoutons le Ressuscité nous dire :
« Soyez pour Moi des disciples »
Homélie
Textes bibliques : Lire
“Moi je suis la vraie vigne” nous dit Jésus. Dans le texte de ce jour, il ne s’agit pas d’un vignoble mais d’un seul plant. Dans les pays orientaux, certains ceps pouvaient être gros comme des arbres, si bien qu’on pouvait aller se reposer dessous. C’est cette image que Jésus utilise pour nous parler de lui et de nous. Il y a dans cet évangile un message de la plus haute importance qui nous concerne tous.
La véritable vigne c’est Jésus. Son Père est le vigneron. Les disciples sont des sarments. Ces derniers ne pourront porter du fruit que s’ils demeurent rattachés au cep. C’est pour nous que Jésus ajoute : « Ce qui glorifie mon Père c’est que vous portiez du fruit en abondance. » Ces fruits que Dieu attend de nous c’est d’abord notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent. C’est une attention toute particulière aux petits, aux pauvres, aux exclus qui sont de plus en plus nombreux en cette période de crise. Nous ne devons jamais oublier qu’ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Si nous les rejetons, nous nous coupons de Jésus lui-même.
Il y a un mot qui revient sept fois en quelques lignes, c’est le verbe “demeurer”, au sens de “vivre avec”. Demeurez en moi, vivez avec moi. Il s’agit pour nous d’être vraiment attachés au Christ par la foi. Croire en lui, c’est une conversion de toute une vie, c’est une communion permanente.
L’évangile nous dit que pour produire du fruit, la vigne a besoin d’être taillée. A la bonne saison, le vigneron sacrifie un certain nombre de pousses latérales pour améliorer la récolte. Il accepte de perdre pour gagner. Ces images empruntées à l’art du vigneron nous rappellent plusieurs paroles de Jésus que nous retrouvons tout au long des évangiles.
En effet, de nombreux textes nous parlent de renoncement, de rupture. Quand Jésus appelle des disciples, ces derniers doivent tout laisser derrière eux. Au jeune homme riche qui lui demande ce qu’il doit faire pour avoir en héritage la Vie éternelle, Jésus répond : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » (Marc 10) Un autre jour, il recommande à ses disciples de prendre la dernière place pour être premiers. À plusieurs reprises, il les met en garde contre le danger des richesses. Nous convertir à Jésus Christ c’est nous libérer de toutes ces chaînes qui nous empêchent d’aller à lui. L’évangile est une rude école d’émondage, il nous invite à pratiquer des coupes sombres dans nos vies, à nous libérer de notre orgueil et de notre égoïsme, à nous désencombrer du superflu qui nous paralyse.
Si nous acceptons tous ces renoncements, c’est en vue d’un bien supérieur. Ce qui est premier dans l’image de la vigne c’est que la sève puisse circuler. C’est elle qui alimente les sarments porteurs de raisins. Elle irrigue tout l’organisme de la vigne. Les sarments coupés n’ont plus de sève. Ils dépérissent et on les brûle.
Pour l’évangile, la sève c’est le lien vital qui relie les disciples au Maître. C’est cela qui nous permet de demeurer en Jésus et de porter du fruit. Ceux qui se coupent de lui vont à la dérive. Ceux qui restent reliés à lui bénéficient du ressourcement permanent assuré par la sève. Nous porterons du fruit en écoutant Dieu, en ayant foi en Jésus, en observant les commandements, en étant serviteurs, en priant, en accueillant l’Esprit Saint.
Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls ; nous sommes enracinés dans une communauté qui s’appelle l’Église. Rappelons-nous ce qui s’est passé pour l’apôtre Paul : Il a été un grand prédicateur de l’évangile. Mais tout cela n’a été possible que parce qu’il était en communion avec le groupe des apôtres et envoyé par eux. C’est parce qu’il était en communion avec le Christ et avec la communauté des chrétiens que sa mission a pu porter du fruit. Ce qui fait la valeur d’une vie, ce n’est pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’accueil et de solidarité. C’est la recommandation de Jean dans la 2ème lecture : “… n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité…. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui”
Chaque dimanche, nous nous rassemblons en Église pour nous nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie. Le Christ est là présent : Il rejoint les communautés réunies en son nom. La prière que nous lui adressons nous invite à nous tenir debout devant lui. C’est auprès de lui que nous puisons la force de prendre part à la lutte contre le mal et le malheur des hommes. Dieu accueille notre prière et il nous envoie l’Esprit Saint en vue de cette mission. Demandons-lui qu’il nous garde reliés à lui pour que notre mission porte les fruits qu’il attend de nous.
Télécharger : 5ème dimanche de Pâque
Le site http://homelies.livehost.fr/ est suspendu car Livehost a fermé ses portes. Si vous souhaitez recevoir les homélies, je vous invite à vous enregistrer sur https://puiseralasource.org/newsletter/ ; Vous y trouverez d’autres ressources qui pourront vous aider.
D’avance merci à tous.
Une branche ne peut porter de fruits que si elle reste solidement attachée à l’arbre. Le printemps est là pour nous rappeler ce principe fondamental de la vie. Un réseau d’échange de substances nutritives entre les différentes parties d’un arbre. Faisant partie du tronc, la branche y puise son énergie pour se développer. Jésus utilise cette image particulièrement éclairante pour désigner la relation très personnelle entre Dieu et nous ! « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. » (Jn 15:5) L’imbrication étroite entre les sarments et la vigne est une réalité évidente de la nature. Mais ce qui est fondamental dans cette allégorie, c’est le fait que la sève puisse circuler aisément pour irriguer toute la plante. Sans cet apport régulier, la branche ne pourra pas être productif. Une interaction positive et porteuse de fruits. « De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. » (Jn 15:4)
Cependant, à l’encontre de cette contrainte propre à la nature, Dieu nous laisse l’entière liberté. Notre adhésion personnelle à sa personne est un acte volontaire, un choix délibéré de notre part. Mais Jésus souligne l’importance de rester attacher à Lui : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15:5) Toute la question est de bien rester uni à Jésus comme le sarment avec la vigne afin d’être productif. C’est le principe de base d’une vie épanouie dans la foi. ‘Porter du fruit’, c’est donc la manifestation extérieure d’un échange bénéfique entre la branche et le tronc. C’est le fruit de l’épanouissement spirituel en Dieu. Jésus nous appelle donc à une intimité avec lui. « Demeurez en moi, comme moi en vous. » (Jn 15:4) ‘Demeurer en Jésus’, c’est laisser la grâce de Dieu envahir tout notre être, de sorte que nous pouvons dire comme saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi. » (Galates 2:20) C’est la vie divine que Jésus diffuse à tous ceux qui demeurent en Lui.
Cette adhésion à Dieu nous met aussi en lien avec l’humanité tout entière. Saint Paul nous rappelle : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » (1Co 12:27) ‘Demeurer en Jésus’, c’est rester en harmonie avec les membres du Corps du Christ. ‘Demeurer en Jésus’, ce n’est donc pas pour s’isoler de la société, bien au contraire, c’est développer une foi active dans la compagnie humaine. Soyons solidaires les uns envers les autres. « Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. » (Rom 12:15) « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. » (1 Corinthiens 12:26) nous dit saint Paul. Nous prenons ainsi une part active dans la bonne circulation des valeurs fondamentales de la vie. Nous contribuons à faire circuler l’énergie divine à travers le Corps du Christ. Une harmonie dans les relations humaines porteuse de fruits ! Cela ne tient qu’à chacun de nous de prendre les choses en main. Le vrai disciple de Jésus s’enracine dans son environnement, s’épanouit et apporte le bonheur autour de lui. « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? » (Mt 5:13) nous dit Jésus. Pour cela, n’hésitons pas à mettre en œuvre notre foi. Exprimons la en paroles et en actes. Car si elle reste inactive nous risquons fort d’être un sarment sans fruit. Saint Jacques nous rappelle : « La foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » (Jacques 2:17)
Le meilleur témoignage de cette foi active, c’est notre engagement ferme dans la voie de l’Amour. Ouvrons donc notre cœur au monde. C’est en cela que nous accomplissions la volonté de Dieu. « Ce n’est pas en me disant : ‘Seigneur, Seigneur !’ qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7:21) En deuxième lecture de la liturgie de ce dimanche, saint Jean rappelle notre devoir à la charité : « Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit. » (1 Jn 3:23-24) Saint Paul nous invite à nous engager dans cette belle voie : « Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. » (Colossiens 3:12-14) Une belle liste de résolutions à prendre ! Mettons donc l’Amour à notre agenda !
Lorsque l’Esprit Saint nous habite les fruits seront abondants : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (Galates 5:22-23)
Nguyễn Thế Cường Jacques
Pour ma part, je m’efforce de suivre de mon mieux les dis commandements.
j’avais déjà lu l’article “changer notre regard” mais je l’ai lu et relu avec attention.